lundi 16 août 2010

Bruit Blanc Pièce mixte pour percussions, dispositif électroacoustique & peinture 52’

« Est apparue avec évidence l’originalité du projet en ce qu’il donne un regard neuf sur la peinture dont ce n’est plus le seul résultat final (l’œuvre) qui est attendu et apprécié mais le déroulement même de son élaboration; mis en relation avec le parcours musical, le travail du peintre est vu, comme est entendue la musique, une création dans le temps dont chaque étape se donne en elle-même, objet de notre écoute et de notre contemplation »
Jean-Claude Pennetier
Un processus de création
« Toute l'existence passe par le flux de la création et de la destruction »
Joseph Beuys
L’esthétique de l’apparition est un principe qui a dominé la peinture pendant des siècles. Les artistes se devaient de mettre en avant une figure se détachant d’un fond, de laisser apparaître distinctement une image. La musique n’échappe pas à cette vision. Afin de remettre en cause le statut de concert pour la musique, nous préférons inscrire celle-ci dans une forme visuelle. La musique proprement dite est réduite au phénomène sonore. En effet, notre travail s'approche du mouvement "Fluxus" et, plus particulièrement, des actions-spectacles de ce mouvement, qui sont essentiellement orientées vers la construction et la destruction de l'œuvre. La peinture disparaît avec la musique, pour ne laisser qu'un souvenir du moment. L'art Fluxus réunit toutes les expressions, de la musique aux arts plastiques; il aspire aussi à rendre hybride le culte et le populaire. Le résultat est une conduite interactive dans laquelle le regard du spectateur est fondamental et où la valeur marchande de l'œuvre est presque inexistante.


Bruit Blanc / Note d’intention Georges Pennetier
La musique de Bruit Blanc est inspirée des photographies de la grande guerre : visions de campagne meurtrie, en noir et blanc, sentiments de néant et de vide, sensations de silence et de mort. Mais les vestiges d’une église, d’une usine ou d’une ruelle nous rappellent la vie, la vie d’avant, la vie absente, la vie à préserver. Il s’agit de mémoire, mémoires d’hommes, mais également d’une réflexion sur la vie, nos vies d’hommes. Quelles sont nos envies, nos valeurs, nos préoccupations dans un monde depuis toujours porté par le profit et son autodestruction ? Existe t-il un autre temps ou courons-nous inévitablement vers notre disparition ?

« Bruit Blanc » joue sur l’opposition entre le souffle de la vie et le silence de la mort. Les instruments sont sonorisés comme pour pénétrer au cœur du son: un bruissement de tôle, derniers râles d’un piano désossé, un tambour frotté...
Au départ, « Bruit Blanc » devait être une pièce pour percussions et dispositif électroacoustique dont l’ossature serait le contraste entre le mobilier sonore urbain et le néant. Le public, placé au centre du système de diffusion permettant la spatialisation du son, perdrait tout repère auditif frontal (scène). La musique, alors impalpable, dérange, bouscule, inquiète, interroge. Mélange de bandes, de sons déformés ou réels, la musique est tantôt feu, tantôt glace, reflet d’une société imaginaire...
La rencontre avec Serge Ondoua, alors dans son projet sur les « gueules cassées », impose « Bruit Blanc » comme corps à notre future collaboration. Ce n’est plus une pièce musicale d’une dizaine de minutes, mais une véritable œuvre visuelle et auditive de 52 minutes.


Hommage aux gueules cassées / Note d’intention Serge Ondoua
Ma démarche repose sur l’immédiateté, sans aucun dessin préparatoire, ni étude. C'est dans la multiplication des travaux que je trouve les clefs pour construire de nouvelles séries. Je recherche la confrontation des formes, des lignes, des pleins, des déliés, de la matière brute et du lavis, afin de saisir l’instant où le croisement de ces éléments figera une image. Le trait est noir, brut, tourmenté, sans être négatif. Les couleurs, violentes, pures et vives, sont posées sur la surface, à la manière des fauves. Le mélange ne se fait pas sur la palette mais directement sur le papier, instinctivement. Mon travail repose sur cette apparente improvisation, sur cette texture légère et pourtant brutale, sur cette immédiateté agressive. Il faut faire attention à ne pas recouvrir, que les formes donnent quelques indications figuratives, mais surtout laisser la peinture « ouverte ». Il faut que le spectateur puisse l’interpréter, se l'approprier, y projeter ses propres sentiments et souvenirs.


Bruit Blanc
Définition extraite du « Guide des objets sonores » de Michel Chion

1) On appelle « bruit blanc », « son blanc », ou « frange » voire « bruit » tout court, un son dont la masse contient en principe toutes les fréquences accumulées statistiquement. Ce son peut être produit avec des appareils électroniques (générateurs de bruit blanc, ou, même, le « souffle » des machines de studio).
2) On appelle bruit coloré le bruit blanc découpé par filtrage en « tranches » relativement épaisses.
a) Intérêt du bruit blanc dans l’expérimentation musicale.

« C’est tessiture) : chaque instant de son écoute est semblable à l’instant précédent pour des raisons d’ordre statistique. Ces circonstances se retrouvent dans une certaine mesure pour les applaudissements, les chutes d’eau ou de graviers, voire des agglomérats de sons quelconques, pourvu que leur variété soit suffisamment grande et que leur distribution dans la tessiture et dans le temps réponde aux lois du hasard. » (*)

L’appellation de son blanc, et celle, dévirée, de « son coloré », provient d’une analogie avec le phénomène visuel de la couleur blanche théoriquement produite par le mélange de toutes les couleurs.
(*) extrait du Traité des objets sonores de Pierre Schaeffer
bien un son homogène, et le contraire exact du son tonique (puisqu’il occupe toute la

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